Le passage du Nord-Ouest
Peu après la découverte du
Nouveau Monde, les grands cartographes d'Europe,
comme Sebastian
Munster, prédisent qu'il ne s'agit
que d'une étroite bande de terre.
Quand ils se rendent compte de l'énorme
distance qui sépare en réalité
les deux continents, les aventuriers européens
du dix-septième siècle se
mettent à chercher une voie navigable
par laquelle ils pourraient contourner ou
franchir ce grand obstacle. Le passage du
Nord-Ouest devient l'un des plus grands
rêves géographiques de tous
les temps, un Saint-Graal dans la quête
par les Européens des richesses incalculables
de Cathay.
Pendant que les Anglais concentrent davantage
dans le nord leur recherche du passage du
Nord-Ouest, ce sont principalement les Français
qui explorent l'intérieur de l'Ouest
canadien au début du dix-huitième
siècle. Deux grands facteurs motivent
leur progression vers l'ouest : leur désir
de contrôler le flux des fourrures
en direction nord vers les postes de traite
des Anglais à la baie d'Hudson et
leur recherche permanente d'une voie navigable
intérieure qui, croit-on, mène
au Pacifique.
Samuel
de Champlain est le premier à
croire à la mer intérieure.
Au moment où il explore le secteur
supérieur des Grands Lacs, il rencontre
par hasard des Autochtones qui lui parlent
d'une grande mer intérieure s'étendant
au sud et à l'ouest de la baie d'Hudson
et dont les eaux glacées recouvrent
une bonne partie des Prairies canadiennes.
Après le décès de
Champlain, les Français ne reprennent
la recherche de la mer de l'Ouest qu'à
la fin des années 1720, quand le
sieur de La Vérendrye assume le commandement
des établissements français
de Kaministikwia, de Nipigon et de Michipicoten.
L'intérêt de La Vérendrye
est centré sur la chaîne de
lacs
et de rivières située
à l'ouest du lac Supérieur,
aujourd'hui appelée le lac des Bois.
Les Autochtones de cette région lui
parlent d'une rivière qui s'écoule
franc ouest jusqu'à un grand lac
intérieur baptisé lac Ouinipique.
Un autre gros cours d'eau sort soi-disant
de ce lac et se déverse dans un vaste
océan. La
Vérendrye en conclut que cet
océan est le Pacifique et le cartographe
Philippe
Buache prédit que le cours d'eau
en question se jette finalement quelque
part au nord de la Californie.
Les idées les plus fantaisistes
que les Européens se font au sujet
du passage du Nord-Ouest reposent cependant
sur les récits des voyages de l'amiral
espagnol de Fonte, qui aurait remonté
la côte ouest des Amériques
en 1640. De Fonte dit avoir trouvé
un passage à 52 degrés nord
(près de ce qui est aujourd'hui Prince
Rupert). L'Espagne rejette ses allégations,
mais les Anglais et les Français
les prennent au sérieux et intègrent
volontiers ses descriptions inventées
à leurs cartes géographiques.
Lectures suggérées
Voir aussi
> Thème
suivant : La traite des fourrures
|