Lorsque cette carte est publiée pour la
première fois par le cartographe allemand
Sebastian Munster en 1540, les cartographes européens
pensent que l'hémisphère Ouest récemment
découvert n'est guère plus qu'une
étroite bande de terre.
Contrairement à l'opinion répandue
aujourd'hui, ni Christophe Colomb ni aucun de
ses contemporains instruits ne croient que la
Terre est plate. L'historien Jeffrey Russell
affirme que le mythe de la Terre plate a été
en grande partie inventé par des écrivains
du début du XIXe siècle, Washington
Irving et Antoine-Jean Letronne en particulier,
et que ce mythe est malheureusement resté
dans la littérature la plus populaire.
Avant Colomb, on envisage de partir de l'Europe
vers l'ouest pour atteindre l'Asie, mais on
n'entreprend jamais ce voyage, car on estime
que la distance entre les deux continents est
trop grande pour les navires de haute mer de
l'époque. Il est important de souligner
que les navigateurs européens ne disposent
des moyens pour mesurer précisément
les distances est-ouest, ou la longitude, que
trois siècles plus tard. On permet toutefois
à Colomb de tenter un tel voyage parce
qu'il a mis au point un nouvel ensemble de calculs
qui réduit grandement les dimensions
de la mer de l'Ouest.
Peu après la découverte du Nouveau
Monde, les cartographes européens du
début du XVIe siècle représentent
les Amériques comme une étroite
bande de terre dans l'espace occupé par
l'océan. Le Nouveau Monde apparaît
ainsi miraculeusement proche des trésors
de l'Orient (Cathay) et le Japon (Zipangri)
semble tout près de la côte de
la Californie.