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Scène de rue lors
de la grève générale de Winnipeg
1919
En mars 1919, des chefs syndicaux de l'Ouest, encouragés
entre autres par la révolution russe, se réunissent
à Calgary lors de la Western Labour Conference.
Ils discutent alors de la possibilité de former
un nouveau syndicat industriel militant, la One Big
Union, qui rassemblerait les travailleurs de toutes
les industries dans un syndicat unique capable de déclencher
des grèves générales pour donner
plus de poids aux demandes des travailleurs. Bien que
la One Big Union ne joue aucun rôle direct dans
le célèbre « affrontement de Winnipeg
», le gouvernement fédéral craint
que la révolution communiste soit imminente.
Lorsque, au printemps de 1919, le mécontentement
des travailleurs atteint son paroxysme et que la violence
éclate dans les rues de Winnipeg, le gouvernement
fédéral est pris de panique.
[Pour en savoir plus]
Au printemps de 1919, la ville de Winnipeg se divise
en deux camps, les gens d'affaires et les travailleurs,
ces derniers étant de plus en plus militants
et radicaux. Le 1er mai 1919, à l'instigation
du Conseil des métiers et du travail de Winnipeg,
les ouvriers de la métallurgie et de la construction
de Winnipeg font la grève pour que soient reconnus
le droit d'association et le droit de négocier
collectivement leurs salaires et leurs conditions
de travail. Le 15 mai, le Conseil des métiers
et du travail de Winnipeg lance le mot d'ordre de
grève générale dans presque tous
les secteurs d'activité de Winnipeg, et la
troisième ville du pays est paralysée
pendant près de six semaines. Ce sera la grève
générale la plus importante de toute
l'histoire du Canada. Trente-cinq mille travailleurs,
dont 12 000 ne sont pas syndiqués, quittent
leur poste. Plus de 22 000 travailleurs répondent
au mot d'ordre dans les 24 heures. Les usines, les
magasins, les restaurants et les bureaux sont fermés.
Les ascenseurs et les tramways cessent de fonctionner,
les pompiers, les téléphonistes, les
employés du télégraphe et ceux
des postes quittent leur travail. Même les policiers
votent en faveur de la grève, mais le Conseil
des métiers et du travail de Winnipeg décide
qu'il est préférable que les policiers
restent en poste pour prévenir l'effondrement
de la structure sociale. Cette démonstration
de solidarité entre travailleurs est unique
dans l'histoire du Canada.
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