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Lettre de Thomas Murray adressée
à Richard A. Rigg
1918
En mai 1918, les camionneurs, les ouvriers en électricité,
les employés du service des eaux, les téléphonistes
et les conducteurs de tramways de la ville de Winnipeg
font la grève en vue d'obtenir une augmentation
de salaire. Lorsqu'il devient évident qu'un vote
de grève générale risque d'être
demandé et que les pompiers de la ville envisagent
de quitter le travail, une entente est conclue. Comme
le montre cette lettre qu'un dirigeant syndical bien
connu de Winnipeg envoie à un autre dirigeant,
un conflit de travail se préparait à Winnipeg
bien avant la célèbre grève de
1919.
[Pour en savoir plus]
À la fin de la Première Guerre mondiale,
les travailleurs canadiens en ont plus qu'assez des
profiteurs de guerre, de l'inflation galopante sans
augmentation de salaire équivalente et de l'interdiction
des grèves et des lock-out par le gouvernement
fédéral, émise en 1918. Bien
entendu, ils ont de nombreuses plaintes à formuler
au sujet des salaires et des conditions de travail
dans les industries de guerre canadiennes. Les contrats
de guerre ne contiennent pas de dispositions relatives
aux justes salaires et, par conséquent, le
salaire des travailleurs de guerre n'est pas protégé.
Même s'il augmente, l'inflation double presque
entre 1915 et 1919, le coût de la vie grimpe
de plus de 50 p. cent, et le coût des aliments
à lui seul connaît une hausse de près
de 75 p. cent. Beaucoup de travailleurs voudraient
une réforme, tandis que d'autres syndicalistes
radicaux croient nécessaire de faire une grève
générale et même la révolution.
En 1917-1918, l'augmentation du nombre de syndiqués
et le mécontentement croissant des travailleurs
préparent le terrain pour une série
de grèves nationales. Quelque 50 000 travailleurs
d'atelier, qui réparent et font l'entretien
des trains qui roulent sur les principaux chemins
de fer, font la grève en 1918, tout comme les
5 000 ouvriers des chantiers navals de l'Ouest et
les facteurs. Les arrêts de travail touchent
plusieurs villes canadiennes, notamment Winnipeg,
où la grève des employés municipaux
atteint presque les proportions d'une grève
générale. En fin de compte, les employés
municipaux de Winnipeg obtiennent presque tout ce
qu'ils demandent, y compris la reconnaissance du droit
de grève pour la plupart d'entre eux. La majorité
des grèves sont motivées par le désir
des travailleurs d'obtenir la reconnaissance syndicale
et des augmentations de salaire équivalentes
au coût de la vie dans la période d'après-guerre.
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