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Laissez-passer utilisé
lors de la grève générale de Winnipeg
1919
Lorsque les travailleurs de Winnipeg votent en faveur
d'une grève générale qui empêchera
les services de la ville de fonctionner, aussi bien
le premier ministre conservateur Robert Borden que les
élites urbaines considèrent qu'il s'agit
d'une conspiration révolutionnaire. Il est toutefois
important de mentionner que les grévistes permettent
que les services essentiels, comme la livraison du lait
et du pain, soient maintenus. Le Conseil des métiers
et du travail de Winnipeg confie au comité de
grève la tâche d'afficher des placards
(ou laissez-passer) sur les voitures de livraison afin
d'indiquer que les services essentiels fonctionnent
avec la permission du comité de grève.
De cette façon, les grévistes savent que
les services ne sont pas assurés par des briseurs
de grève. Mais les placards donnent l'impression
que c'est le comité de grève, et non l'administration
municipale légalement constituée, qui
dirige maintenant la ville. Les politiciens, industriels
et banquiers de Winnipeg, qui composent le Citizens'
Committee of One Thousand, pensent la même chose.
À leurs yeux, les placards sont le symbole de
l'effondrement de l'autorité publique.
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