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Recueil de chansons publié
par le syndicat Industrial Workers of the World
v. 1917
Avec des titres aussi révélateurs que
« Plus de patrons sur le dos », «
J'suis trop vieux pour être un briseur de grève
» et « L'union fait la force », il
n'est pas étonnant que ce recueil de chansons
des Industrial Workers of the World (IWW), syndicat
radical et révolutionnaire d'origine américaine,
ait pour but d'attiser la flamme du mécontentement.
Les IWW sont l'un des nombreux syndicats radicaux qui
gagnent de la popularité parmi les travailleurs
canadiens chez qui la Première Guerre mondiale
crée de l'insatisfaction.
[Pour en savoir plus]
En réaction au radicalisme croissant des
travailleurs après la Première Guerre
mondiale, le gouvernement canadien interdit les grèves
et les lock-out ainsi que l'usage public de «
langues ennemies » comme l'allemand, l'ukrainien
et le tchèque, et il déclare illégaux
14 partis politiques de gauche et syndicats radicaux,
dont l'Industrial Workers of the World (IWW). Le mandat
des IWW est de rassembler tous les travailleurs au
sein d'un seul syndicat et de déclencher ensuite
une grève générale massive qui
abolira le capitalisme.
Au Canada, les IWW attirent peu de travailleurs qualifiés.
Ils recrutent leurs membres surtout parmi les travailleurs
agricoles, les bûcherons et les ouvriers qui
construisent les voies ferrées. C'est parmi
les immigrants d'Europe de l'Est qu'on retrouve le
plus grand nombre d'adhérents aux IWW, ce qui
incite le gouvernement fédéral à
croire que ce syndicat a des liens avec le bolchevisme.
Mais l'agitation croît parmi l'ensemble des
travailleurs canadiens, qui voient leurs augmentations
de salaire et les améliorations apportées
à leurs conditions de travail supprimées
à la fin de la Première Guerre mondiale.
Donc, bien avant la célèbre grève
générale de Winnipeg en 1919, les travailleurs
canadiens d'un océan à l'autre en ont
assez. Ils font la grève et se tournent vers
le militantisme politique et les syndicats révolutionnaires
comme les IWW.
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