Comme la carte de 1865 de Palliser le fait clairement
ressortir, ses connaissances scientifiques en matière
d'exploration constituent en bonne partie ce que l'historienne
Suzanne Zeller a appelé une « science de
l'inventaire ». Palliser a repéré
des voies de transport, catalogué les ressources
minérales et forestières de la région
et évalué les possibilités d'y
pratiquer l'agriculture de type européen.
Même si bien des commentaires de Palliser
sont d'ordre personnel et ne sont pas aussi objectifs
que ceux qu'on s'attendrait à lire dans un
rapport scientifique, ils marquent le début
de commentaires directs, non pas simplement spéculatifs,
sur la géographie de l'Ouest, d'une personne
l'ayant directement observée.
L'identification du prolongement en direction nord
du « grand désert américain »
(Great American Desert) dans la région située
au sud de la rivière Red Deer et de biais à
l'intérieur de ce qui est aujourd'hui le sud-ouest
de la Saskatchewan constitue l'une des contributions
les plus durables de l'expédition Palliser.
Un climat sec, un sol sablonneux et un long tapis
herbacé caractérisent cette étendue
de terrain triangulaire, qu'on a depuis baptisée
« le triangle de Palliser ».
Même si Palliser soutient que cette région
fait obstacle à l'agriculture, les brochures
du gouvernement fédéral du début
du XXe siècle chantent les louanges du triangle
portant le nom de l'explorateur. La sécheresse
qui ravage les Prairies dans les années 1930
finit par prouver que Palliser avait raison.