Description détaillée
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Pièces reliées : |
Chanson des Bois Brûlés,
1818 |
Discours
du chef Grandes Oreilles, 1814 |
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Extraits d'un rapport de William B. Coltman
1818
L'incident violent survenu à Seven Oaks ne dure
que quelques minutes, mais il entraîne la mort
d'un Métis et de 21 habitants de la colonie de
Selkirk. Lorsque les nouvelles de la bataille parviennent
au Bas-Canada (aujourd'hui le Québec), le gouverneur
John Sherbrooke, choqué, demande à William
B. Coltman, avocat très en vue, de faire enquête
sur les circonstances ayant entraîné cet
incident sanglant. Dans cette section de son rapport,
Coltman décrit comment la Compagnie du Nord-Ouest
a tenté de soudoyer les gens ayant immigré
dans la colonie de Selkirk pour qu'ils se retournent
contre la Compagnie de la Baie d'Hudson.
[Pour en savoir plus]
En 1817, Coltman, renommé pour son honnêteté
et son bon sens, travaille de longues heures tout
l'été afin de rassembler des preuves
et des dépositions auprès des membres
des deux camps ayant pris part à la bataille
de Seven Oaks et de traduire les ex-belligérants
devant les tribunaux de l'est du Canada. Sa diligence
aboutit à la rédaction d'un rapport
dans lequel il conclut que ce sont d'abord les gens
de Selkirk qui ont fait feu sur les Métis,
et qu'ils ont ainsi engagé la bataille qui
a entraîné leur propre mort. On fait
aujourd'hui l'éloge du rapport de Coltman pour
sa minutie, son exactitude et sa relative impartialité.
Malgré son objectivité, le document
a été très peu rendu public.
La plupart des écrivains et des historiens
ont recours aux témoignages secondaires publiés
à propos de la bataille de Seven Oaks, lesquels
interprètent ordinairement la victoire des
Métis comme un cruel massacre. L'historien
Lyle Dick croit que cette réinterprétation
est fort utile à la communauté de langue
anglaise, parce qu'elle l'aide à justifier
l'expropriation des terres des Métis de la
rivière Rouge et à promouvoir une position
convenant davantage à son propre groupe ethnique.
En d'autres mots, il est beaucoup plus facile de justifier
le fait d'enlever une terre à une collectivité
lorsqu'elle est perçue comme hostile et féroce.
Le problème tient cependant en partie à
la difficulté d'utiliser des documents d'archives.
Il n'existe du rapport de Coltman qu'un seul exemplaire,
qui se trouve à Ottawa. Les sources secondaires
publiées sont, quant à elles, beaucoup
plus accessibles aux chercheurs, grâce au réseau
de bibliothèques publiques.
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