Ce document, distribué conjointement par les
gouvernements provinciaux des Prairies, indique le pourcentage
relatif des groupes ethniques ayant immigré au
Canada entre 1900 et 1914. L'inquiétude de voir
une grande part d' « étrangers » participer
à la vie canadienne exprime une ambivalence manifeste
à l'égard de l'arrivée de tant
de nouveaux Canadiens. Mais on reconnaît également
que ces immigrants peuvent contribuer au développement
économique et culturel de la jeune nation.
Au début du vingtième siècle,
un mouvement de réforme canadien-anglais fortement
centré sur les villes prend naissance dans
plusieurs parties du Canada, notamment dans l'Ouest.
Les réformateurs urbains sociaux associent
les valeurs religieuses protestantes à des
tendances paternalistes et ethnocentriques prononcées
pour créer un mouvement qui tente de définir
comment la société canadienne, avec
tous ses nouveaux citoyens, doit évoluer.
Les efforts de réforme sociale connaissent
leur apogée au cours de la Première
Guerre mondiale, époque où les réformateurs
sociaux urbains canadiens-anglais exploitent la puissante
force du patriotisme à leurs fins. Beaucoup
adhèrent au mouvement Social Gospel, qui prétend
que le salut social est plus important que le salut
individuel et que les gens doivent travailler à
créer le royaume de Dieu sur terre. Les adhérents
au mouvement Social Gospel, dirigés par le
pasteur méthodiste et militant syndical J.
S. Woodsworth, pensent qu'il faut essayer de changer
la société et rendre la vie meilleure
ici-bas, au lieu d'attendre des jours meilleurs dans
la vie future. Ces réformateurs urbains veulent
régénérer la société
et considèrent que les groupes d'immigrants,
à cause de leur catholicisme, de leur libéralisme,
au sens philosophique du terme, et de leur propension
supposée à boire, sont ceux qui ont
le plus besoin d'être régénérés.
Au début des années 1920, les efforts
des réformateurs commencent à faiblir,
car la prohibition s'est finalement soldée
par un échec et les partis politiques d'opposition
essaient de canaliser le mécontentement engendré
par la guerre. Mais l'obtention du droit de vote par
les femmes et la « canadianisation » de
nombreux nouveaux immigrants sont des répercussions
évidentes des tentatives de réforme
sociale.