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L'immigration
Par suite de la marginalisation des Premières
Nations et des Métis, de la mise en place
d'un chemin de fer financé par l'État
et de l'arpentage des lots de colonisation, les
terres de l'Ouest sont maintenant « ouvertes »
à l'agriculture commerciale. Au
cours des dix dernières années du
dix-neuvième siècle, le gouvernement
fédéral lance donc un programme
d'immigration qui se traduira éventuellement
par la présence, dans l'Ouest canadien,
d'un nombre sans précédent de pionniers
blancs.
Ainsi que l'envisageait le ministre de l'Intérieur,
Clifford Sifton, le principal élément
moteur de ce programme fédéral est
une grande campagne de publicité reposant
fortement sur une distribution massive d'affiches
et de brochures.
Bien que ces documents soient surtout destinés
à d'éventuels immigrants de pays
anglophones - en particulier la Grande-Bretagne
et les États-Unis
- ils sont aussi, à l'occasion, diffusés
en français, en allemand, en flamand, en
suédois, en finnois, en norvégien
et en hollandais.
Cette campagne est souvent suivie de près
par des bureaux
à l'étranger de la Direction
de l'immigration et fait appel à des illustrations
et à des photographies
en combinaison avec les plus récentes technologies
(le cinéma à vapeur et la lanterne
de projection, par exemple). Tout est orchestré
de manière à impressionner le public
avec des images
accrocheuses montrant un pays moderne et dynamique
dont le vaste territoire promet de grandes récompenses.
On trouve difficilement une route
de campagne en Grande-Bretagne ou une foire
commerciale aux États-Unis où
le message ne s'est pas rendu.
La campagne d'immigration n'est pas laissée
entièrement entre les mains du gouvernement
fédéral. Beaucoup de communautés
locales veulent profiter de la prospérité
économique qui résultera de l'arrivée
d'un grand nombre d'immigrants. Les chemins
de fer prennent, eux aussi, une part active
à cette campagne. Ils ont leurs propres
concessions de terre et plus ils mettront de temps
à vendre l'immense portion de territoire
que le gouvernement leur a cédé,
plus les actionnaires devront attendre longtemps
avant de recevoir leurs dividendes.
Les résultats obtenus sont impressionnants.
En 1896, dès les débuts du bombardement
publicitaire intensif entrepris par le gouvernement
fédéral, un nombre respectable de
nouveaux venus, soit 17 000, arrivent au Canada.
Au bout de trois ans seulement, lorsque le programme
bat son plein, ce nombre passe à 45 000,
soit presque le triple, et en 1905, ce nombre
triple une fois de plus. En tout, Le Canada accueille
deux millions de personnes durant la période
allant de 1896 jusqu'à la Première
Guerre mondiale. Dès 1911, l'Ouest canadien
est transformé; on y trouve une population
euro-canadienne grandissante, de vastes étendues
de blé et d'autres céréales,
des agglomérations agricoles prospères
et une identité régionale naissante.
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